Introduire un nouveau personnage dans le Marvel Cinematic Universe, ce n’est pas une mince affaire. Avec Civil War, le dernier film de la licence ou la grande majorité des personnages sont réunis, les liens entre eux sont de plus en plus connus. Alors comment justifier l’arrivée d’un nouveau venu ? Comment s’y prendre ?
Docteur Strange est un Origin Story narrant l’histoire de Stephen Strange, un neuro chirurgien talentueux, charismatique, égocentrique et blindé de tune. Alors qu’il conduit son bolide de luxe, ce dernier subit un accident grave qui va lui broyer les mains. Difficile donc d’exercer son métier sans faire un massacre (en tout cas, perso, je n’irais pas consulter chez lui). Il va donc rencontrer un homme ayant réussi à marcher de nouveau après un accident similaire. Comment a t’il fait ? Il a été guéri par des sages mystiques népalais. Stephen Strange va donc tout quitter et dépenser le reste de sa fortune pour se rendre là bas, toucher du doigt son dernier espoir.
Après avoir pu constater la puissance de la magie employée par les sages, Stephen Strange décide de devenir un disciple de l’art mystique et de prendre part au combat contre une terrible menace.
On commence par les défauts ?
On peut reprocher au film d’aller un peu trop vite dans cette Origin Story. Le personnage devient extrêmement fort dans sa maitrise de la magie en un laps de temps très court. Il doit d’ailleurs affronter une menace bien supérieure à toutes celles déjà vues dans les films de la licence alors qu’il n’est qu’un novice. Ce qui devrait poser un petit soucis d’équilibrage quand il rejoindra les Avengers.
On retrouve aussi certains clichés et incohérences souvent rencontrés au sein du MCU, comme par exemple la non-utilisation de certains pouvoirs qui pourraient arranger beaucoup de situation, mais qui n’arrangerait pas les scénaristes. Le film aurait pu être beaucoup plus intéressant si Marvel avait essayé de casser un peu sa routine. Les gags ne sont pas toujours les bienvenues, les antagonistes sont totalement ridicules et sans aucun enjeu. La scène post-générique est risible tellement elle reflète les facilités d’écriture de la licence pour créer de nouveaux enjeux. En somme, une grande partie des défauts de Docteur Strange ne viennent pas forcément du film lui même, mais de l’univers dans lequel il doit forcément s’intégrer.
En gros, pas beaucoup d’intérêt ?
Si, car le personnage du Docteur Strange est vraiment passionnant, pas aussi passionnant que les Comics, mais le voir être interprété par Benedict Cumberbatch vaut vraiment le détour. Il porte tout le film sur ses épaules avec brio et cette qualité contre-balance vraiment tous les autres défauts du film. Sans compter que le film a vraiment de la gueule, l’inspiration d’Inception de la bande annonce aurait pu faire peur, mais cette influence donne vraiment quelque chose d’original et des scènes d’action vraiment réussies. Docteur Strange est l’un des films les plus esthétiques de Marvel.
C’est au final un bon divertissement et un petit vent d’air frais dans la grosse machine des films de super-héros. On aurait encore plus apprécié que l’écriture soit plus proche de la richesse des Comics et que chaque bonne décisions prisent durant la conception du film ne soient pas contre-balancées par des erreurs intrinsèques à la licence.
Un bon point quand même pour l’effort, le fun des scènes d’action et le vent d’air frais qu’apporte ce nouveau personnage.
Docteur Strange, de Scott Derrickson
Sorti en salle le 26 otobre 2016